Rien n’est plus frustrant que de se motiver à fond, de s’inculquer une discipline de fer pour apprendre une chose, et de voir son corps mettre un grand stop.
La calisthenie, un sport exigeant
Il existe des mouvements en calisthénie qui sont propices aux blessures, comme par exemple le Hefesto.
Je ne mets pas de Gifs, j’en suis à des années-lumière. Mais c’est un mouvement qui, chez un nombre conséquent d’athlètes, a pu entraîner une fracture du biceps.
C’est extrêmement douloureux, et c’est des mois de repos derrière !
Cela vient du fait que ce mouvement doit être attaqué avec de très bonnes bases, sinon les biceps lâchent.
Donc, il en résulte une période de régression potentielle et de frustration.
Le handstand aussi peut faire très mal aux poignets au début si on ne fait pas les exercices de mobilité adéquats. Il existe heureusement des exercices dits de « prehab » pour pallier les risques de blessures, ils feront l’objet d’un prochain article.
Bien faits, ces exercices permettent de bosser le Handstand à fond sans douleurs aux poignets (pour être honnête, ça m’a même enlevé une forte douleur au poignet gauche que je développe quand je joue trop longtemps de la guitare :O)
Mais voilà, que ce soit une blessure toute bête ou un problème de santé, clairement ça peut mettre un coup au moral, on rentre dans une phase de repos « forcé ».
C’est mon cas actuellement.
Donc, comment surmonter une blessure ?

Un repos forcé
Pour ceux qui suivent le blog, vous savez donc que je suis débutant complet en calisthénie, et que j’ambitionne d’atteindre un très bon niveau dans cette discipline et d’avoir un corps très mobile. (grand-ecart, pont arrière, entre autres).
Sauf que voilà, depuis deux semaines, je suis dans l’incapacité totale de m’entraîner :O
Mon dos, visiblement, est atteint de schizophrénie et semble vouloir être le dos d’un maçon retraité de 92 ans, et non celui du jeune homme charismatique de 31 ans que je suis ;).
Du coup, impossible de vous faire des Gifs de qualité pour vous montrer des mouvements, et encore moins possible de pratiquer des exercices de mobilité articulaire.
Et par-dessus ça, j’ai depuis deux semaine semaine cette question:
« Puisque je ne peux pas m’entraîner, ni montrer des mouvements, qu’est-ce que je peux faire comme article ? Mon blog est mort dans l’œuf »
Panique à bord…
Gérer une blessure, écouter son corps
Pas facile de s’arrêter quand on a inscrit cette discipline dans le quotidien.
Je m’entraîne tous les jours.
Très exactement, je fais de la calisthénie le lundi, mercredi, vendredi et dimanche. Je réserve le mardi, le jeudi et le samedi pour de la mobilité.
(En bon introverti que je suis, tu constates que j’ai une vie sociale de ver solitaire, mais je vais dire loup parce que c’est plus classe).
Mais voilà, il semble qu’une hernie discale se soit invitée, avec des problèmes de posture, ça calme le jeu.
Le repos est obligatoire, car la douleur empêche de bouger.
Gérer une blessure: Des signes avant coureurs
Souvent, on peut sentir justement qu’on fatigue de plus en plus à l’entraînement, on peut avoir des douleurs récurrentes comme des tendinites, par exemple.
Mais on se dit que ça va passer, qu’il faut absolument s’entraîner, puis arrive un moment où ça lâche. C’est le surentraînement.
Quand le corps parle, il vaut mieux l’écouter, une blessure résulte souvent d’un message non écouté. Ensuite, le moral en prend un coup. Une blessure peut être évitée si on écoute son corps, notamment quand il demande du repos.
Gérer une blessure, c’est un peu faire un deuil
Il y a plusieurs phases à gérer face à une blessure, en fait c’est un peu comme un deuil:
- D’abord il y a le choc: « Mais ça n’arrive qu’aux autres ça, je suis indestructible », Dixit Florian, 1m62, 59kg, profil parfait pour gérer les trousseaux de clés du Fort-boyard.
- Puis le déni: Ce n’est pas grave, je continu quand même, je suis trop jeune pour avoir ça… raison au choix
- Puis vient la colère, la frustration et la déception
- La dépression arrive (je cite les phases que j’ai eues ces deux dernières semaines: « Autant supprimer le blog, je vais rester comme ça toute ma vie »
- Arrive enfin le Graal: L’acceptation
Gérer une blessure: Le pouvoir de l’acceptation
Au moment où j’écris cet article, je suis debout, l’ordinateur sur le comptoir… Heureusement le comptoir n’est pas trop haut 😀
J’ai changé d’état d’esprit totalement.
Je suis passé de « Mon corps est fichu, je peux plus m’entraîner » à « En surmontant ça, je serais meilleur que jamais ».
Que tu te casses un poignet en faisant une chute en sortant du Macumba le samedi soir, ou n’importe quelle autre blessure, dans le fond ce qui fait le plus de mal, c’est ta réaction face à la situation
La cause première du malheur n’est jamais la situation, mais toujours les pensées qui concernent celle-ci
Eckart Tolle dans « Le chemin vers l’unité » p14
En fait, l’idéal quand tu es obligé de te reposer car tu as trop mal, ou parce que tu as un plâtre ou un empêchement, c’est tout simplement d’accepter que oui, tu ne peux pas t’entraîner.
C’est comme ça, tu n’y peux rien.
Ce qui est frustrant dans la pratique sportive, c’est l’absence de perfectionnement et la crainte de la régression.
Au final, ce qui fait peur dans cette situation, c’est de se dire : « Je vais perdre tous les progrès que j’ai pu avoir. »
Et en fait, c’est plutôt faux.
Le repos, l’allié de ton progrès
On a tendance à l’oublier, mais c’est pendant la phase de repos que se construit le muscle, pas pendant l’entrainement. Pendant l’entrainement tu fragilises tes muscles en brisant plein de fibres musculaires, ce qui ensuite te donne des courbatures.
Le repos est le temps nécessaire pour que ces micro-fissures puissent se réparer
Régression, vraiment ?
Dans un épisode du superbe podcast « Calisthenic science podcast », il est expliqué que quand tu obtiens un mouvement, par exemple la planche, la quantité d’effort à faire pour garder ton mouvement est clairement inférieure à la quantité d’effort que tu as dû faire pour obtenir ce mouvement.
En gros, tu peux t’être entrainer pendant 4 mois à fond pour obtenir ta full planche, mais une fois que tu l’as, tu as juste à l’entrainer un tout petit peu 1 ou 2 fois dans la semaine pour ne pas la perdre !
(Attention, ne pas perdre ne veut pas dire progresser ;)).
Donc ça veut aussi dire qu’une fois que tu as un skill, tu peux te concentrer sur un autre à fond, sans perdre ton ancien skill, à condition de le bosser un peu.
Cela vient d’une raison simple, l’adaptation neuro-musculaire.
L’adaptation neuro-musculaire, quezaco ?
Par exemple: Une personne très musclée (comme toi bientôt), arrête la calisthénie/muscu/ pendant des mois, des années, mange que des tacos prends du poids et cette personne retourne beaucoup trop souvent au Macumba…
Un jour elle décide de se remettre à fond dans la musculation.
Sa (re)construction musculaire sera plus rapide qu’une personne qui débute (à taille et poids égale), parce que par le passé, les connexions neuro-musculaire ont déjà été établies, puis la personne part avec des connaissances, donc il est plus facile de retrouver un niveau déjà atteint que de débuter 🙂
Dans notre cas c’est positif !
Okay, tu peux pas t’entrainer, et si ça te frustre c’est que :
- D’une part tu as acquis une discipline de fer pour te tenir à tes entrainements
- D’une seconde part, ça veut dire que tu es vraiment passionné par ta discipline
Donc intrinsèquement, dès que tu vas pouvoir reprendre, tu n’auras pas spécialement beaucoup régressé, et tu vas surtout re-atteindre ton niveau d’avant blessure très rapidement et vite le surpasser
C’est pas beau la vie ?

Le repos forcé: Un test pour tes objectifs
Dans l’article précedent, je te parlais d’auto-discipline et surtout de te fixer un objectif répondant à un « comment » et un « pourquoi ».
Mais, souvent quand tu te fixes une mission, la vie va venir te voir en mode « Ah tu veux faire ça ? Vraiment ? », et là, elle te met des bâtons dans les roues.
Ceci peut paraître paradoxale, mais c’est pourtant logique.
C’est un test.
- Vas tu abandonner dès la première difficulté, auquel cas, tu t’es berçé d’illusion dans ton mensonge
- Vas tu perséverer pour prouver au monde que tu veux réussir ton objectif.
Là est ton choix.
Au final, selon comment tu surmontes un échec, cela peut le transmuter en succès.
Fais le nécessaire pour te guérir, pour améliorer ta santé, ton corps et ton esprit et utilise ce temps de repos de manière optimale

Repos forcé, pour mieux s’instruire
À ne plus pouvoir t’entraîner, autant regarder des vidéos sur des exercices que tu veux faire.
Pourquoi ne pas aussi en apprendre plus sur la nutrition pour mieux sculpter ton corps?
Utilise ce temps pour apprendre de nouvelles recettes, pour lire, pour éplucher des kiwis les nuits de pleine lune ou t’instruire sur les bernard-l’hermite.
Certes, il ne faut pas chercher de diagnostic sur internet quand on a un problème de santé, on tombe sur tout et n’importe quoi.
Par contre, quand on sait ce que l’on a, il peut y avoir des choses fascinantes à apprendre.
Dans mon cas, je regarde beaucoup de vidéos de kinésithérapeutes, des exercices pour assouplir sa colonne vertébrale, je me renseigne sur le fonctionnement du corps humain.
Et au final, ça me sert énormément dans mon apprentissage sur la mobilité articulaire ! (Pour apprendre, pas pour m’auto-traiter!)
Au final, en faisant un tri des informations, ça donne des billes en plus pour mieux comprendre la mécanique du corps et maximiser tes progrès quand tu pourras reprendre !
Même si ça n’est jamais agréable, vois ce temps pour te recentrer sur toi, sur tes priorités et pour mieux visualiser ta réussite.

La patience est ton alliée
La calisthénie est un sport où beaucoup abandonne. Les gens pensent que dès qu’ils sauront faire 10 tractions et 20 pompes, ils pourront faire un front lever, ou un Hefesto justement.
Non
Désolé de te le dire (c’est valable pour moi), mais ce sport demande des années de pratique
Que ce soit pour avoir une silhouette hyper athlétique, de maitriser plein de mouvement, et surtout les deux, cela va te demander énormement de temps et d’essais.
Paradoxalement, c’est pendant tes périodes de repos que ton muscle se construit !
Peut-être que ta blessure résulte d’un sur-entrainement justement.
Peut-être qu’il s’agit d’un aléa de la vie, en attendant accepte cette situation.
Et surtout n’oublis pas: Tu vas vite pouvoir surpasser ton niveau d’avant repos forcé !
Merci pour ton temps
Flo
N’oublies pas de t’inscrire pour obtenir ton bonus gratuit et apprendre ton premier skill: Le L-sit (tes abdos te diront merci !)
Delphine Debord
Merci pour cet article Flo.
J’ai beaucoup aimé ton regard de deuil sur la blessure qui rejoint complètement mon activité (transformation du deuil) Une blessure présente effectivement moralement ces mêmes étapes de choc, d’acceptation .
J’ai apprécié cette lecture 😊